Exposition du 13 au 19 octobre 2014 au 3-Maison Saint-Honoré
« … imaginer, c’est déplier le possible à partir du réel … » Gilles A. Tiberghien
De l’Ukraine à Gaza, l’actualité internationale regorge de conflits de territoire. Elle nous rappelle que, par essence, le territoire est une projection de l’Homme, soumis aux aléas des affaires humaines. Outil de représentation par excellence du territoire, la carte n’est-elle pas, sous couvert de le décrire, le moyen de se l’approprier ?
Présentées pour la première fois ensemble, Jennifer Brial, Marta Caradec et Sarah Garbarg s’emparent de cartes. Mise sens dessus dessous, la carte est effacée ou recouverte, découpée puis recollée, ses coordonnées détournées. Parfois même, certains de ses éléments s’affranchissent de la planéité, acquérant alors une physicalité inédite. Or, si la référence au territoire n’a pas complètement disparu, les œuvres de ces artistes sont moins des commentaires sur l’état politique international, que des fenêtres ouvertes sur le monde des possibles. Reliant des points, traçant de nouvelles voies, elles dérogent à l’unicité scientifique de sens et préfèrent invoquer la multiplicité des points de vue. Toute donnée scientifique devient abstraction ; et la carte, détournée non seulement de sa valeur d’usage mais aussi de son but premier, évolue en une projection poétique et subjective du monde. Posséder une carte, c’est se rendre maître d’un univers dont on détient les clés, en s’imaginant des contrées que l’on fait siennes.
Au gré des tours et des détours du 3-Maison Saint-Honoré, nous invitons le spectateur à se laisser désorienter par les méandres de ces nouvelles « cartes » et à s’y projeter, à son tour, pour y trouver ses propres repères sinon de nouveaux sens d’orientation.
Marion Alluchon et Leïla Simon
Commissaires invitées au 3-Maison Saint-Honoré
par les collectionneurs Isabelle et Fabrice de Pontfrache
Visite de l’exposition sur rdv du 13 au 18 octobre
Ouverture au public le dimanche 19 octobre